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Des achats responsables (2/2)

Acheter durable et économiser , c’est possible ! On vous explique comment maîtriser le risque fournisseur !

Face à l’augmentation du poids des achats qui représente en moyenne 60% du chiffre d’affaire d’une entreprise, la « fonction Achats » occupe un rôle prépondérant et de plus en plus stratégique dans les organisations. Par ailleurs, les échanges se sont complexifiés multipliant les zones d’ombre dans les chaines d’approvisionnement et les risques pour l’entreprise. C’est dans ce contexte que les achats responsables sont devenus la préoccupation majeure des directions achats !

Au-delà des enjeux environnementaux, maîtriser le risque fournisseur …

Sans surprise, les premières entreprises concernées par des objectifs RSE sont les entreprises de plus de 5000 salariés. Les effectifs achats sont souvent plus nombreux avec des équipes dédiées à la RSE et le risque d’image et la réputation des grandes entreprises est plus souvent mis à mal sur des sujets aussi sensibles.

Ainsi, on se souvient de la catastrophe en 2013 du Rana Plaza, immeuble qui s’effondrait sur des milliers de travailleuses et travailleurs du textile au Bangladesh. L’ampleur de l’accident avait provoqué une prise de conscience chez les consommateurs car l’immeuble abritait 6 usines de textile sous-traitantes de grandes marques occidentales.
En France, une loi instaurant un devoir de vigilance a été adoptée début 2017, visant à prévenir les risques sociaux, environnementaux et de gouvernances liés aux opérations des multinationales tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. Ainsi les multinationales françaises doivent publier depuis le 1er janvier 2018, un plan de vigilance pour identifier et prévenir les atteintes aux droits humains et environnementaux.

Encore récemment, dans un rapport publié le 23 juillet 2020, 180 ONG appellent les marques de vêtements à prendre leurs responsabilités, car elles estiment qu’environ un vêtement en coton sur cinq vendu dans le monde, contient du coton ou du fil venu du Xinjinag , et est lié au travail forcé des Ouïghours. https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/un-vetement-en-coton-sur-cinq-vendu-dans-le-monde-est-lie-a-un-camp-de-travail-ouighour-148859.html

Toutefois, au delà des enjeux environnementaux, ou sociaux, il s’agit également dans cette démarche d’achats responsables de sécuriser ses approvisionnements, et de maîtriser le risque de défaillance du fournisseur.

La crise sanitaire du printemps 2020 a révélé de manière assez alarmante le taux de dépendance des entreprises vis à vis de certains fournisseurs et de certains pays, notamment dans les secteurs technologique, automobile ou pharmaceutique, et a mis en exergue la notion de maîtrise des risques, de maîtrise des stocks, de défaillance des
fournisseurs.

Dans le secteur pharmaceutique, depuis une trentaine d’années, la chimie fine européenne a largement été délocalisée vers l’Asie, surtout vers l’Inde et la Chine. Au point que 60% à 80% des substances actives pharmaceutiques ( API, active pharmaceutical ingredients) sont produits hors de l’Union européenne.

Voilà pourquoi, dans un souci de faire baisser son taux de dépendance aux fournisseurs asiatiques, le géant pharmaceutique Sanofi a annoncé en février dernier, le regroupement d’une division commerciale et de six usines européennes, dont deux en France, dans une entité indépendante pour la production d’ingrédients pharmaceutiques. Cette crise est aussi l’occasion pour les achats, de réfléchir à des fournisseurs alternatifs afin de faire baisser leur taux de dépendance.

Mais, en amont de la chaîne, ce sont les approvisionnements et les fournisseurs qui « ont brutalement fait défaut, avec peu d’anticipation. Certains industriels ont par exemple découvert que leurs stocks de composants électroniques avaient atteint des seuils critiques de rupture, n’ayant pas été informés de l’arrêt de la production par leurs fournisseurs. Les impacts ont été par conséquent lourds dans leurs opérations.

Avoir confiance dans les produits et services qu’offre une entreprise va de plus en plus passer par la cartographie des risques et l’évaluation de la base d’approvisionnement ; cela permet de comprendre les relations qui existent entre les différents niveaux de fournisseurs. Les industries doivent travailler en collaboration pour identifier où leurs chaînes d’approvisionnement sont interdépendantes, afin qu’elles puissent identifier de manière proactive et faire face aux risques potentiels.

Il convient de développer un processus solide de gestion des risques et diversifier le réseau de fournisseurs, en dressant une cartographie des réseaux fournisseurs et de la chaîne d’approvisionnement, du consommateur final aux fournisseurs de niveau N. Pour chaque nœud de la chaîne d’approvisionnement (entrepôt, usine, fournisseur, transport…), il est alors nécessaire d’établir une méthodologie pour mesurer les risques. Mais pour certains secteurs, cela constitue des vrais défis, car leurs chaînes d’approvisionnements étant si complexes que les entreprises ne savent même pas qui sont tous leurs fournisseurs.

Agilité et résilience

Évaluer les risques de bout en bout de la chaîne d’approvisionnement et prioriser les catégories d’achats critiques permet aux entreprises la mise en place d’une stratégie achat résiliente.
Le challenge des directions achats réside dans leurs capacités d’adaptation à redéfinir les stratégies achats et créer de nouvelles relations commerciales avec les fournisseurs.

Ainsi, pour faire face à l’ampleur de la crise de la Covid-19, les achats ont monté des cellules de crise et se sont mis en ordre de bataille en misant sur la gestion des stocks, la sécurisation de la supply chain, la continuité des approvisionnements (avec un monitoring en continu de la situation)…

Il a fallu gérer la relation fournisseurs ( actions de soutien auprès de fournisseurs critiques, renégociation des conditions contractuelles), et aussi la recherche de sources alternatives.

Un système d’achat souple, reposant sur la technologie et prenant en compte les priorités stratégiques des catégories en termes de coût, qualité, délai de livraison, innovation, etc. contribuera également à renforcer la résilience des organisations.

Comme le dit Hubert Joly ( PDG de Best Buy de 2012 à 2019 avant de devenir son président exécutif en juin dernier) dans une interview en mai 2020, il décrit la crise de la COVID-19 comme un « astéroïde qui a percuté la Terre » et engendré des conséquences qui ne s’effaceront pas. «On va plutôt aller maintenant vers une plus grande agilité et de la résilience, diversifier les chaînes d’approvisionnement pour les rapprocher des marchés qu’on sert. L’hypothèse la plus sûre, c’est de dire qu’une bonne partie des changements vont être durables».

À court terme, la réactivité et la rapidité des actions sont essentielles, comme :
– Effectuer un bilan de santé et des risques auprès des fournisseurs et prestataires logistiques
– Identifier l’évolution de la demande et les niveaux de stocks afin de localiser les ruptures critiques en matière d’approvisionnement, de capacité de production, d’entreposage et de transport.
– Définir des objectifs et une stratégie de résilience à court terme visant à ouvrir de nouveaux réseaux de production et de distribution fournisseurs.
– Déployer des plans d’action basés sur des analyses de scénarios pour limiter l’impact des catastrophes. Un tableau de bord basé sur des faits, comprenant des indicateurs clés de performance (KPI) aide à créer une visibilité à l’échelle de l’entreprise et de l’écosystème.

Les capacités digitales des organisations sont extrêmement importantes également pour leur performance, même dans des conditions commerciales normales, et elles augmentent la résilience de la chaîne d’approvisionnement.

Ainsi, la mise en œuvre d’un SRM (Supplier Relationship Management) dans le cadre des achats et de la gestion du cycle de vie des fournisseurs peut renforcer la capacité d’approvisionnement et la collaboration des fournisseurs dans des circonstances difficiles.

Investir dans des capacités de planification et d’exécution plus collaboratives et plus souples

Les possibilités offertes aujourd’hui par les technologies peuvent apporter plus d’agilité et de collaboration au sein de l’entreprise ainsi qu’entre les partenaires commerciaux. Des applications Cloud de gestion des commandes pour la détection des demandes d’achat et le suivi des mouvements de marchandises accélère la fluidité des échanges entre collaborateurs, tout en renforçant la surveillance des comportements.

Comme les chaînes d’approvisionnement deviennent plus globales, avec des composants provenant de plusieurs pays, l’un des plus grands défis pour les organisations d’achat est de s’assurer de :
-La conformité aux lois et règlements spécifiques à chaque pays autour de l’éthique
-La responsabilité sociale des entreprises
-La santé et la sécurité financière
-L’implication des fournisseurs vis-à-vis de leur propre supply chain

La vérification des informations et de leur mise à jour impliquent que les organisations centralisent et mettent en place des processus de cohérence entre les données des entreprises. Les organisations d’achat doivent vérifier et contrôler toutes les informations reçues des fournisseurs. Des outils et des processus pour identifier et classer les risques fournisseurs doivent être utilisés pour comprendre et gérer les risques de manière contrôlée.

La collecte d’informations à travers le monde sur les fournisseurs d’une manière coordonnée, garantissant l’intégrité des données et la vérification des documents soumis par les fournisseurs, est un processus complexe et coûteux.
Travailler alors dans une communauté collaborative sur les informations de fournisseurs apporte économies et efficacité dans la gestion de ce processus.

Opter pour un achat responsable

L’Observatoire des Achats Responsables, définit un achat responsable comme «un achat intégrant, dans un esprit d’équilibre entre parties prenantes, des exigences, spécifications et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique» (soit les trois piliers du développement durable).

L’implémentation d’une politique achats responsables permet d’apporter de nombreux bénéfices, et notamment une meilleure maîtrise des risques fournisseurs, une amélioration de l’image de l’entreprise auprès de parties prenantes (salariés, clients, partenaires, fournisseurs …).

Selon une étude menée conjointement en 2017 par la start-up Ecovadis et HEC, les entreprises engagées sur la voie de l’achat responsable ont :
• pour 90 %, amélioré la réputation de leur marque ;
• pour 70 %, consolidé les relations avec leurs fournisseurs ;
• pour 50 %, augmenté leur chiffre d’affaires ;
• pour 45 %, progressé dans le classement des indices boursiers « verts » ;
• pour 30 %, réduit leurs coûts

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